Rien de tel que les plantes annuelles pour s’assurer d’un décor fleuri durant toute la belle saison. Qui n’a pas déjà semé avec succès quelques graines de capucines ou de cosmos ? La magie intemporelle des semis est manifeste dans le cas de ces fleurs qui nous gratifient d’un généreux spectacle durant plusieurs mois.

Un jeu d’enfant

Les annuelles les plus faciles ont la faculté de croître à partir d’un semis effectué directement en place. Pour le prix d’une pincée de graines, vous obtiendrez alors quantité de plantes vigoureuses et florifères.

Il suffit pour cela, par temps sec, de bien préparer le terrain sur une trentaine de centimètres. En surface, mieux vaut des petites mottes et des petits cailloux qu’un sol tamisé, uniforme et qui se transformerait en béton au moindre arrosage. Nivelez donc simplement au râteau ou à la griffe. Semez régulièrement, à la volée ou en rayons (le désherbage est alors facilité), puis ratissez ou griffez légèrement toute la surface afin d’enfouir à peine les semences. Tassez avec une planche ou bien au pied puis arrosez. Le tour est joué, il n’y a plus qu’à patienter.

Vous traiterez ainsi par un semis de début avril à début juin les annuelles les plus rustiques. N’oubliez pas d’éclaicir le semis en supprimant les plants excédentaires. Dans le cas de grosses graines, le semis se pratique « en poquet ». Ce jargon cache une opération simple consistant à placer dans un même petit trou deux à trois grosses graines. Adoptez cette méthode pour les capucines, le haricot d’Espagne, les ipomées et volubilis (uniquement lorsque la terre est bien chaude -à mi-mai-), les pois de senteur, le maïs, ...

En couveuse

En revanche, certaines fleurs sensibles au froid nécessitent un cycle de culture plus long et beaucoup la chaleur pour bien germer. Avril est le moment idéal pour semer de telles frileuses comme le gazania, l’ageratum, l’amarante crête de coq, la balsamine, et l’impatience, les célosies, la cléome, la cobée grimpante, les lobelias, le tabac, les pétunias, les sauges etc.

Employez un bac à semis ou un pot de terre muni d’un trou de drainage en partie basse. Améliorez le drainage par un lit de sable grossier puis emplissez d’un mélange spécial semis ou composé par moitié de sable et tourbe. Tassez puis répartissez délicatement les graines en surface avec un distributeur de graines. Tamisez de sorte à recouvrir les graines de deux à trois fois leur épaisseur. Les plus fines sont à peine enterrées. Tassez à nouveau puis arrosez en trempant le récipient dans un fond d’eau.

Une fois ressuyé, placez le tout dans un endroit chaud (18 à 20 °) , à l’abri sous un manchon de plastique ou une plaque de verre (ou bien dans une serre chauffante). Supprimez cette protection et placez à la lumière lorsque les graines germent. Repiquez 3 semaines plus tard avant de mettre en place à partir de mi-mai.

Le bon plant

Pour ceux qui ne veulent pas se tracasser, le choix se portera naturellement vers les plants « en vert » ou fleuris pour un effet très rapide. C’est du reste la solution la plus efficace en ce qui concerne les annuelles les plus fragiles ou dont le culture est longue comme les pélargoniums ou les bégonias.

A réception, ne tardez pas à les planter car ils s’étioleraient rapidement. Si la motte est composée de tourbe compressée, trempez-la quelques instants dans l’eau avant plantation. Au besoin, sacrifiez les premières fleurs et arrosez abondamment jusqu’à la reprise.

Philippe Ferret